C’est quand même une sacrée invention cette histoire d’incarnation terrestre, non ? Je ne pense pas que notre époque soit la plus difficile pour l’expérimenter, mais elle n’en reste pas moins assez coton, surtout si on s’efforce de surfer au-dessus du déni et de la dissociation qui sévissent à hautes doses depuis 18 mois…
Mais, en même temps, quel test psychospirituel !! Waouh !
De quoi réaligner sans ménagement les petites déviations petitement humaines et les arrangements discrets avec notre conscience avec lesquels nous menions jusque-là bon an mal an notre existence.
La période et ces injonctions aussi violentes que paradoxales secouent haut et fort les alignements et désalignements de tout un chacun. Notre cohérence est mise à l’épreuve en version intensive et accélérée. « Marcher sa parole », une expression amérindienne de sagesse plus que jamais mise sur le grill du réel.
Autour de moi j’observe comme il est difficile de ne pas basculer dans les jugements, le clivage, voire la violence des mots et des attitudes, ce dès que nous sommes hors de notre zone de confort et d’entre-soi. En effet, hormis pour quelques fanatiques dont les débordements sont multisites, il est relativement aisé de conserver une posture de respect et de bienveillance lorsque nous sommes « entre-nous », j’entends entre personnes partageant la même opinion. Facile de prôner le respect et l’ouverture du cœur quand vos interlocuteurs sont sur le même côté de banquise que vous (en référence à l’actuelle et triste dérive des continents qui semble scinder la population en deux).
Mais en zone « adverse », au milieu du bush hostile, rester dans cet alignement, mix de fermeté bienveillante et de douceur déterminée que prône notamment l’inspirant Louis Fouché, là l’épine commence à piquer… dit autrement : on fait moins le malin !
Concrètement, par exemple, rester sereine et bienveillante, quand dans un magasin on me saute au visage au bout de 30 secondes car je n’ai pas de masque, me demande des trésors de respiration, de bon sommeil, et autres zen-remèdes. Ou, bien plus dur, quand dans mon hôpital j’assiste au déferlement de violences de rejet et d’exclusion de certains soignants les uns envers les autres, difficile de rester le cœur ouvert et les mots apaisés…
Personnellement je trouve ces épreuves d’alignement aussi éprouvantes que passionnantes. Je me trouve régulièrement assez médiocre sur la passation des tests successifs que m’envoie le grand manitou. Mon calme intérieur ne résiste pas longtemps à certaines réponses et je suis encore bien trop souvent, selon mon juge interne, dans un certain évitement. Mais j’apprends !! J’essaie de faire mieux à chaque fois. Et cela est réjouissant.
2020-2021(-2022…) ? Une époque formidable pour devenir une meilleure version de nous-mêmes !
Pour développer notre intelligence émotionnelle, mais aussi notre intelligence spirituelle.
Cette dernière, l’intelligence spirituelle, est l’avenir de la planète selon Stanislas Grof, psychiatre et pionnier de la psychologie transpersonnelle. Il l’évoque dans son livre fascinant « Quand l’impossible arrive », dont je viens de me régaler ces derniers jours. Après le QI, nous nous sommes familiarisés avec le QE ; je doute de la justesse d’un QS, mais j’aime cette juxtaposition intelligence et spiritualité.
La spiritualité pour moi n’est rien d’autre que la mise en sens de qui nous sommes, de ce que nous vivons et de ce dans quoi nous évoluons. Peu à voir avec les confessions et autres religions. L’intelligence spirituelle consiste donc à développer notre capacité à mettre en sens les épreuves rencontrées dans l’existence, mais également de « mener notre vie de telle sorte qu’elle reflète une compréhension philosophique et métaphysique profonde de la réalité et de nous-mêmes, atteinte par l’expérience personnelle au cours d’une quête spirituelle systématique » (Grof).
Le grand défi, le grand bingo, de cette époque de transition est ainsi de manifester, c’est-à-dire de traduire en actes concrets et visibles, notre découverte du sens qui existe au milieu du non-sens apparent actuel.
Le sens de cette crise est celui d’un effondrement du vieux paradigme pour la construction d’un système enfin centré sur les valeurs d’amour et de solidarité. Belle phrase qui peut rester dramatiquement théorique, creuse et sans manifestation sur le plan du réel. C’est là où nous sommes mis à l’épreuve ! Il s’agit de « marcher » notre compréhension, de la concrétiser dans la matière.
Stade 1 du bingo : découvrir un sens au non-sens et s’en nourrir pour surfer sur notre émotionalité bien humaine.
Stade 2 du bingo : rester dans l’amour et la solidarité avec ceux qui ne partagent pas notre point de vue.
Stade 3 du bingo : y rester également avec ceux qui nous attaquent sans remords ni regrets. (Là pour les vainqueurs, il y a super bonus en points de karma, parce que c’est chaud chaud…
Donc au boulot les amis !
Je n’ai aucune recette miracle pour y arriver. J’observe juste de ma propre fenêtre certaines choses qui aident : s’entourer de bons gens qui font grandir notre énergie, se rappeler à Mère nature le plus souvent possible, poser son smartphone et se ressourcer auprès de livres ou vidéos riches d’intelligence spirituelle, apaiser nos émotions de basses vibrations comme la peur et la rage, nourrir celles de la joie et de l’espoir, écouter des personnes inspirantes en particulier celles connectées à plus vaste que nous, et se rappeler que la vie est un merveilleux voyage d’apprentissage et d’évolution pour notre âme.
Alors l’âme-agit, jour après jour…
Gwenaelle