Mitakuye Oyacin – Nous sommes tous reliés

 

C’est avec ces mots amérindiens, Lakotas exactement, que je viens ouvrir ce texte de (re)connexion avec vous en ces temps de rentrée tumultueuse. Mitakuyé Oyacin ! Je les ai prononcés et entendus de nombreuses fois cet été lors de vacances en famille où nous avons pris soin de nos esprits et de nos cœurs. Cette phrase est utilisée pour introduire ou clôturer sa parole dans un collectif, dans des valeurs d’écoute et de bienveillance. Souvent on répond « Aho ! » pour signifier notre résonance aux propos émis. Tels certains mantras, il est bon de se rappeler ainsi notre nature d’être reliés les uns aux autres. Cela contribue à s’aligner, à retrouver son axe. D’abord soi avec soi-même dans un axe vertical, de la terre au ciel, pour ensuite se connecter soi avec les autres, dans un axe horizontal, l’arbre avec tous ses copains arbres. 

Quelques soient les remous qui nous traversent, nos idées ou positions, il me semble que la plupart d’entre nous savons – sentons plutôt – que nous transitons vers une nouvelle période, que nous ne retrouvons pas la « normalité » d’avant car trop de choses sont ébranlées voire mises à terre depuis 18 mois. Les émotions inévitablement déferlent, avec leurs lots d’inconfort ou d’ouverture de cœur, l’un ou l’autre, l’un puis l’autre.

 Je nous souhaite de vivre cette époque le plus associé possible. Dans le sens de l’inverse de « dissocié », terme bien connu des thérapeutes et des experts de la psyché humaine qui signifie être coupé de ses ressentis. Je nous souhaite de vivre notre quotidien en étant le plus possible dans notre corps et notre cœur, en ressentant pleinement ce qu’il se passe autour de nous. Bien sûr c’est parfois difficile, éprouvant, horrible même, car les claques de réalité désarçonnent et peuvent nous ôter le sommeil. Nous ne naissons pas dans le coton et la douceur, pour rappel, mammifères humains que nous sommes… Pourquoi pas quelques passages dissociatifs de temps en temps pour récupérer ? Peut-être. Je préfère les remplacer par des moments de coupure du monde, de déconnexion numérique notamment, et d’immersion dans la nature, ce qui n’est pas à proprement parler de la dissociation mais au contraire de la reconnexion au vivant. Ces moments permettent de revenir plus ancrés et donc plus solides.

 Pourquoi vivre cette transition le plus associé, le plus présent possible ? Et bien pour y participer ! Pour en être acteur. Pour que dans vingt ou quarante ans, lorsque vos enfants ou petit-enfants vous interrogeront, vous puissiez témoigner de votre contribution à ce changement de paradigme que nous appelons de nos vœux depuis longtemps et qui, je n’en doute pas, est en gestation à l’heure où j’écris ces lignes. Être conscient et présent pour ainsi amener votre pierre à cette belle (dé)construction.

 Aux enfants qui l’interrogeaient sur la mort – « Pourquoi on meurt ? », Françoise Dolto leur répondait ceci : « Parce qu’on vit ! ». J’ai toujours adoré cette réponse. Elle invite juste à ressentir, à descendre de sa tête pour atterrir dans ses cellules, bouger son corps (à commencer par ses zygomatiques ) et à se mettre en mouvement.

 Alors allons-y ! Vivons ! Parce qu’on meurt. Forcément, un jour.

 Dans mon métier de psychologue et formatrice, c’est ce qui me tient le plus à cœur d’impulser : la vibration de vie, l’envie d’avancer, d’évoluer, de devenir soi-même.

Avec cette énergie qui sourit et qui, j’espère, vous aide aussi, je vous souhaite une fin d’été en présence à vous-mêmes, aux autres et à ce que vous voulez pour notre avenir.

 Mitakuyé Oyacin

 Gwenaelle